LA PERSONNE ÂGÉE

DÉFICIENTE VISUELLE




  • Apparition d'une déficience visuelle chez la personne âgée
          Rééducation et maintien à domicile
          Méthode récente de prise en charge
  • Vieillissement de la personne déficiente visuelle
          Placement
  • Pour en savoir plus
  • Bibliographie



  • Le nombre des personnes âgées est en constante augmentation dans la population française, à l'image de la situation des pays développés. Parmi les personnes âgées la part des déficients visuels est significative. En effet, l'accroissement de l'espérance de vie n'empêche pas le vieillissement naturel des fonctions physiologiques, et notamment de la vision. Si, du fait des progrès de la médecine, le nombre de sujets âgés aveugles reste limité, en revanche celui des malvoyants est en nette croissance. Les personnes de plus de 60 ans représentent environ 70 % de l'ensemble de la population des déficients visuels (Cf quelques données épidémiologiques).


    Apparition d'une déficience visuelle chez la personne âgée


    Trois difficultés spécifiques :


    Ces trois éléments font qu'une déficience survenue à cet âge implique parfois une accélération du vieillissement. Le sujet n'arrive pas à mobiliser l'énergie nécessaire à la compensation fonctionnelle et à l'intégration psychologique du handicap. Ce handicap nouveau devient la raison, l'origine, ou pour le moins l'explication privilégiée, d'un grand nombre de renoncements, de mouvements de repli et de plaintes qui, latentes jusqu'alors, s'expriment grâce à lui. Les renoncements, replis et plaintes étaient liés à l'âge et à la situation du sujet. La déficience nouvelle est le révélateur et le catalyseur du désinvestissement et de la réduction de l'élan vital. Elle est ce qui fait "vieillir d'un coup" la personne âgée.




    Prise en charge rééducative et maintien à domicile

    Pour ces sujets, une prise en charge rééducative risque de provoquer une décompensation sociale si elle est prolongée, et/ou comporter des effets iatrogènes compliquant d'autant l'adaptation du sujet à sa déficience. Le fait de s'arrêter aux conséquences de l'atteinte visuelle pour tenter de les compenser, peut amener les sujets à privilégier ce qui est perdu par rapport à ce qui peut être compensé. Sur la base d'un travail de deuil en partie inopérant, la rééducation peut alors, paradoxalement, souligner la gêne au lieu de l'atténuer.

    Le maintien à domicile avec ce handicap nouveau va rapidement devenir difficile puis impossible sans l'intervention de spécialistes. L'effet multiplicateur de l'invalidité qui provient de la survenue de la déficience visuelle en fin de vie, va jouer à plein. Au niveau psychologique, fonctionnel et social, s'observe une accélération du vieillissement. Ces processus sont rapides et très péniblement réversibles. Aussi est-il important que la prise en charge soit précoce, c'est à dire qu'elle suive de peu, non pas tant l'apparition des troubles, que celle des premiers signes d'accélération de la désadaptation. Ils se manifestent par l'entrée dans une phase dépressive avec une apparition de plaintes et de renoncements non argumentés, mais aussi par un rétrécissement rapide, et présenté comme étant une fatalité sans appel, du champ des activités, des intérêts et des relations. L'intervention doit être rééducative et adaptée aux besoins pratiques de la personne. Deux données sont en effet essentielles pour assurer le maintien à domicile.

    Deux nécessités :


    Méthode récente de rééducation des personnes âgées ou très âgées déficientes visuelles



    Vieillissement de la personne déficiente visuelle


    Pour ces personnes, le handicap est ancien ou originel et le vieillissement remet en cause petit à petit des compensations, des habitudes et des adaptations qui fonctionnaient depuis longtemps. En cela, l'action du vieillissement est celle qui s'observe de manière banale chez toute personne âgée. La difficulté pour ces sujets se pose davantage au moment du choix d'un placement adapté au handicap, c'est à dire après un maintien à domicile de fait opérant depuis longtemps.


    Une recherche de placement accompagnée

    Les personnes handicapées depuis longtemps qui rencontrent des difficultés nouvelles liées à l'âge, le maintien à domicile pendant le troisième âge représente la continuité de l'autonomie atteinte à l'âge adulte, ou après la survenue de la déficience. Le problème pour eux est de trouver par exemple un placement dans une maison de retraite, soit spécialisée pour déficients visuels, soit ordinaire. Mais les premières sont rares et les secondes souvent réticentes pour accueillir des déficients visuels reconnus comme tels. La plupart des maisons de retraite reçoivent un certain nombre de personnes âgées atteintes de malvoyance récente et évolutive. Mais généralement, le handicap n'est pas reconnu en tant que tel par l'institution, ni individualisé d'un vieillissement plus global par le sujet. Paradoxalement, les conséquences psychologiques et fonctionnelles se font plus lourdement sentir car elles ne sont pas prises en charge et sont moins admises, acceptées et traitées. Ces maisons de retraite font donc de l'intégration sans le savoir, mais une intégration primaire, plus en forme de négation que d'adaptation. Situation qui manifeste, s'il était encore besoin, la nécessité d'informer et de former au handicap visuel, les structures et les professionnels chargés de prendre en charge les personnes âgées. L'entrée, l'intégration dans une maison de retraite pour un aveugle ou un malvoyant âgé, n'est pas liée à des incitations légales significatives, à la différence de l'intégration scolaire. L'effort est donc toujours individuel ou familial et d'autant plus efficace qu'il peut être soutenu pas l'intervention de professionnels spécialisés dans la prise en charge du handicap visuel (rééducateurs, psychologues, médecins...). Ces derniers se placent en position de partenaire pour informer et suivre l'intégration.

    Date de création : 26/04/97, (dernière mise à jour le 22/01/11)



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